Courte escale à l’île Coco, Avril 2010

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En fait c’est un secret…. Mais nous allons quand même vous révéler un peu de notre aventure à l’île Coco.
Arrivés à la nuit tombée, après trois jours de mer depuis Golfito (presque tout au moteur), nous ne distinguons que peu de ce nouvel environnement. Certes, au large nous avions bien vu les sommets de l’île monter ‘’bien plus haut que le ciel’’ mais elle ne nous avait pas encore dévoilé ses mystères. Le lendemain, au réveil, nous restons un bon moment à observer les alentours. Des sommets hauts et verts, une forêt profonde et inextricable, une eau turquoise très claire qui grouille de vie, une petite chute d’eau sur le coté, et presque aucun voisin, nous sommes d’ores et déjà conquis.
 
Après la visite du Che Guevara, (le chef des gardes côte, qui lui ressemble beaucoup), nous être acquittés de la taxe de mouillage incroyablement chère (25 $ * 3 (Pat, Isa et Fidji) = 75 dollars par jour! Gloups-gloups), et avoir reçu un magnifique tampon en forme de requin marteau dans nos passeports, nous avons sauté dans l’annexe afin de nous rendre à terre. Accueilli par un autre gardien de l’île, Jovany, nous pouvons enfin sentir sous nos pieds le sable de cette île au trésor si mystérieuse…et constater que nous ne sommes pas les premiers visiteurs. En effet, les blocs de granits environnants sont couverts des gravures/signatures de nos prédécesseurs, certaines datant de l’époque de Napoléon!!! (nous aurions bien fait de même, mais cette pratique est maintenant interdite ici, même le granit est protégé..).
 
Nous empruntons le seul chemin qui semble praticable et grimpons. Il fait très très chaud et à l’abri sous son parapluie, Isa traine le long du sentier et en profite pour discuter avec les petits oiseaux qui nous accompagnent avec curiosité. Plus nous grimpons plus les paysages s’offrent à nous et plus nous nous sentons envahis d’une paix extraordinaire. Et comme c’est beau tout autour de nous! La baie et la mer d’un bleu que nous aimons tant, la canopée de toute cette végétation qui recouvre entièrement l’île, et puis tous ces oiseaux: frégates, fous, sternes, hirondelles, passereaux… un lierre très envahissant recouvre goulument les arbres leur donnant des formes magiques, c’est comme un tapis vert posé sur les cimes des arbres, et c’est très beau. DSCF1155
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Un jeune cochon sauvage sera aussi surpris que nous de notre ascension, mais partira tranquillement. On peut vraiment dire que la paix règne ici, la paix et l’harmonie, la nature toute puissante, riche et souveraine, presque totalement à l’abris des hommes. La chaleur nous invite à redescendre, nous reviendrons plus tard. Et c’est ruisselant de sueur que nous retournons vers la plage. Là, Jovany va nous montrer la rivière, que nous pourrons remonter pour atteindre une petite chute d’eau des plus rafraichissante, entourée des gravures de prédécesseurs de tous les âges, venus eux aussi se baigner dans cette rivière, par exemple les navires Susan, Août 1851, Victoria 1982, le Brick de Monseigneur Le Génie, Novembre 1840 (pour Cathy), Progress 1929, Cupidon 1936, Taaroa 1973, Ahto 1938-39, etc… . Chaque jour de notre escale, nous passerons de grands moments dans cette rivière pure et fraiche. C’est trop bon! Et c’est rigolo de voire toutes ces gravures, nous en trouverons même de 1817, et de 1940…IMGP0831
 
 
Nous en profitons pour laver à fond nos corps et notre linge, et faire un complément d’eau sur Fidji.
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Avec notre annexe, nous nous éloignons et longeons la côte de très près, nous découvrons de nouvelles chutes d’eau, plus hautes et impressionnantes les unes que les autres. L’une d’entre elles est si haute que nous décidons d’aller à sa rencontre. Le débarquement sera acrobatique, car les vagues nous poussent avec violence sur une petite plage de galets. L’annexe bien protégée nous partons vers la chute, remontons son cours d’eau et grimpons un peu. Puis nous arrivons au pied de cette chute, et l’air y est carrément froid, le vent de la chute nous décoiffe, impossible de s’approcher…. Nous dérangerons un magnifique héron blanc, puis c’est cette fois la fraicheur nous ramènera vers la plage! Ca change! Là, sur les rochers, des bébés fous attendent que leurs parents viennent leur remplir l’estomac. Ils sont tellement attendrissants avec leur duvet blanc.DSCF1450 
Comme notre promenade du premier jour avait un goût de reviens-y, nous avons le troisième et dernier jour repris le même chemin. À nouveau nous avons grimpé, et grimpé encore, puis nous avons traversé les bois du sommet. Les arbres semblaient nous attendre, leur branches ouvertes comme une invitation. Le chemin y est bien entretenu (heureusement, sinon il serait impossible de marcher sur cette île, et c’est du gros boulot) et splendide. C’était un moment vraiment extraordinaire. Nous sommes arrivés tout en haut, et là, nous étions tels des oiseaux. La vue sur Wafer-bay et ses chutes d’eau environnantes était incroyable, peut être le plus beau paysage que nous n’ayons jamais vu. Sans exagérer….. Les oiseaux commençaient à rentrer au bercail car la journée était déjà bien avancée. Et nous, nous étions là, en haut, au milieu de cette nature intacte. C’est un privilège que de pouvoir être admis ainsi chez Mère Nature.


Cette île est très protégée, et tant mieux, ne dîtes à personne que c’est le paradis, un paradis vert époustouflant, le paradis des oiseaux, des poissons, et de l’eau douce, qui s’écoule par millions de litres du haut de cette immense forêt en d’innombrables chutes d’eau…


La vie marine y est une des plus concentrée du monde, l’eau était très belle, et très claire, et nos baignades en mer étaient toujours encadrée par nos amis les requins, du coup, comme nous sommes des trouillards, toujours affectés par “les dents de la mer” (on espère changer ça et faire preuve de plus d’objectivité face à ces animaux, menacés et pourtant indispensables à l’équilibre des océans et donc de la terre), nous avons préféré nous prélasser dans la rivière, à l’ombre et à bonne température.
Voilà donc un aperçu de l’île Coco…Sur ce, nous nous apprêtons à traverser le Pacifique!!!! Direction les Marquises!!
PS: Au sujet des requins, et de la surpêche dont ils sont victimes (90% des requins ont déjà disparu, pour leurs ailerons, mangés en soupe en Asie pour montrer comme on est fort, puissant, riche, etc…), voyez un film “Les Seigneurs de la Mer” , il montre à quel point nous nous sommes trompés sur ces animaux, finalement moins dangereux que les chiens. Leur protection devrait être une priorité, au même titre que les lions ou les tigres, mais c’est encore plus important que ça, car le requin régule (depuis une époque antérieur aux dinosaures!!)  la faune des océans, qui a un rôle primordial dans la vie de l’homme, ne serait-ce que par le plancton marin, qui produit 70% de l’oxygène qu’il respire…

A bientôt!

Pat et Isa